lundi 15 juin 2009




A propos des événements récents qui ont marqué l'Eglise


Il est certes délicat de parler de cette situation ( l'annonce de l'excommunication prononcée par un évêque du Brésil à l'égard d'une maman et d'un groupe de médecins qui avaient juger devoir procéder à l'interruption de grossesse d'une jeune fille de 9 ans, enceinte suite à un viol), mais il me semble que nous ne pouvons nous taire tout simplement...(...) Lorsque nous parlons au nom de Jésus, il est important que notre parole ne trahisse pas son évangile, et, en même temps, il est important que notre parole ne conduise personne au désespoir car Jésus n'est pas venu condamner, mais chercher et sauver ce qui était perdu (Luc 19,10). (...).

Tenir la vérité entière de l'évangile et de la bonne nouvelle du salut exige que nous contemplions longuement Jésus (...) Une démarche exigeante, car elle suppose une recherche constante d'équilibre entre vérité et amour, entre exigence et compassion, l'amour et la compassion gardant toujours la priorité et ayant droit au dernier mot...

En tant qu'humain et pécheur, en tant que moine et évêque, je serais plus heureux de faire partie d'une eglise qui pourrait se tromper par excès de compassion et d'attention aux personnes, que de faire partie d'une Eglise qui se tromperait par excès d'intransigeance et de rigueur à défendre ce qu'elle pense la vérité.

( Extrait d'une homélie donnée le 15 mars 2009 par monseigneur Joseph-Yvon Moreau, évêque de Sainte-Anne de La Pocatière)




vendredi 29 mai 2009

Viens Esprit-Saint au coeur de nos vies


Veni Creator Spiritus (Robert Lebel)

Hôte très doux qui visites notre cœur,
havre de paix et repos du travailleur,
vive lumière où nos vies reprennent feu,
brise légère où se cache notre Dieu.
Phare d'espoir, bienveillant consolateur,
douce fraîcheur sur nos fièvres, nos douleurs,
force des forts, espérance des petits,
souffle d'Amour voyageant du Père au Fils.
Doigt créateur sur la glaise qui prend chair,
source de vie qui abreuves nos déserts,
vrai conseiller qui conduis nos décisions,
vent généreux qui essaimes en nous ses dons.
Ô Charité qui rassembles les nations,
seule Amitié où peut naître le pardon,
Ô Vérité qui redresses nos travers,
bonne chaleur au milieu de nos hivers.

Viens Esprit Saint, toi qui planais sur les eaux,
nous recréer et nous faire un coeur nouveau,
signe du coeur où tout homme se comprend,
clé du Bonheur de la porte où Dieu l'attend.

samedi 14 février 2009

Je reprend du service

Bonjour à tous et à toutes
Après plusieurs mois d'absence, je reprend du service sur mon blog.
Je vous ferai part de mes réflexions et de mes commentaires sur l'actualité locale, régionale, nationale et internationale sur tous les plans.
Espérant avoir vos commentaires pour une meilleure vision de notre monde et de la société dans laquelle nous évoluons sans-cesse.
A bientôt.

samedi 24 novembre 2007

Pardon pour tout ce mal vs homélie Christ-Roi







Lettre ouverte aux catholiques du Québec

À LA RECHERCHE DE LA FIERTÉ QUÉBÉCOISE

À la suite de mon intervention à la Commission Bouchard-Taylor, vos commentaires ont été nombreux et variés. Je les ai tous lus avec grande attention, qu’ils proviennent du courrier ou des médias. Merci des messages d’appui, merci aussi des critiques qui m’ont fait réfléchir et qui motivent cette lettre ouverte qui voudrait prolonger la réflexion, dissiper les incompréhensions et inviter à une écoute réciproque dans un esprit de paix et de réconciliation.

Face à mon analyse du malaise québécois, j’ai entendu les « enfin, il était temps ! », comme aussi les « quel retour en arrière ! ». Entendons-nous bien, je ne demande aucunement à la société québécoise de revenir en 1950. Du point de vue sociologique et culturel, le pluralisme et la laïcité se sont installés à demeure au Québec et il y a de quoi être fiers des gains obtenus dans les domaines de l’économie, de la santé, de la culture, des services sociaux, de l’éducation, de la politique et du dynamisme de la société québécoise. Le Québec possède un niveau de vie enviable, une culture de la liberté et de la tolérance, une belle ouverture à l’immigration et du talent à revendre sur le plan artistique et culturel. Mais un constat demeure : sa quête de spiritualité languit. Peut-être a-t-elle été freinée par une autorité excessive de l’Église? Ou peut-être n’a-t-elle pas reçu l’enseignement nécessaire à ses besoins? Le vide spirituel dont j’ai parlé, c’est le fruit de l’esprit du monde qui, en voulant éliminer Dieu, nous propose, de mille façons, d’être nous-mêmes le dieu de notre vie.

La frilosité devant la procréation, devant la vie, compromet l’avenir du Québec, et sa jeunesse cherche des modèles qui semblent lui manquer cruellement. Il nous faut un dialogue sérieux sur les valeurs et sur notre témoignage de chrétiens pour redonner espérance et foi à l’âme québécoise.

Pourtant l’Église catholique ne manque pas de figures exemplaires qui ont marqué l’histoire de notre société. Des laïcs, hommes et femmes, des religieuses et religieux, ont laissé des traces mémorables, un précieux héritage dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’évangélisation. Le pape Jean-Paul II a canonisé ou béatifié quatorze (14) de ces personnalités, durant son pontificat. Mais, malheureusement, elles sont trop peu connues.

On accorde beaucoup plus d’attention au passif de l’Église qu’à sa contribution active à l’histoire et à la culture québécoises. Un regard juste et clairvoyant sur notre passé chrétien aiderait, je pense, à reconnaître nos limites, mais aussi à nourrir la fierté et la confiance des Québécoises et des Québécois face à notre avenir.

M’inspirant du geste de Jean-Paul II dont j’ai été témoin à Rome en mars de l’an 2000, j’invite les catholiques à un acte de repentance et de réconciliation. La société québécoise traîne une mémoire blessée dont les mauvais souvenirs bloquent l’accès aux sources vives de son âme et de son identité religieuse. Le temps est venu de faire le point et de prendre un nouveau départ. Des erreurs ont été commises qui ont terni l’image de l’Église et pour lesquelles il faut humblement demander pardon. J’invite les pasteurs et les fidèles à chercher avec moi la manière de reconnaître nos erreurs et nos déficiences, afin d’aider notre société à se réconcilier avec son passé chrétien.

Comme Archevêque de Québec et Primat du Canada, je reconnais que des attitudes étroites de certains catholiques, avant 1960, ont favorisé l’antisémitisme, le racisme, l’indifférence envers les premières nations et la discrimination à l’égard des femmes et des homosexuels. Le comportement des catholiques et de certaines autorités épiscopales relativement au droit de vote, à l’accès au travail et à la promotion de la femme n’a pas toujours été à la hauteur des besoins de la société ni même conforme à la doctrine sociale de l’Église.

Je reconnais aussi que des abus de pouvoir et des contre- témoignages ont terni chez plusieurs l’image du clergé, et nui à son autorité morale: des mères de famille ont été rabrouées par des curés sans égard pour les obligations familiales qu’elles avaient déjà assumées; des jeunes ont subi des agressions sexuelles par des prêtres et des religieux, leur causant de graves dommages et traumatismes qui ont brisé leur vie! Ces scandales ont ébranlé la confiance du peuple envers les autorités religieuses, et nous le comprenons! Pardon pour tout ce mal!

Le Carême de 2008, dans le cadre de la préparation spirituelle au Congrès eucharistique international de Québec, nous donnera l’occasion de témoigner publiquement de notre repentance, prenant appui sur le don de Dieu qui nous est fait dans l’Eucharistie, pour la vie du monde. D’autres initiatives suivront pour faciliter l’accueil, le dialogue et la guérison de la mémoire.

Que cette recherche de paix et de réconciliation, vécue en toute sincérité, aide le Québec à se souvenir plus sereinement de son identité chrétienne et missionnaire, qui lui a valu une place enviable sur la scène internationale.

En tant que pasteur d’un peuple en grande majorité catholique, vous comprendrez que la transmission de notre héritage culturel et religieux me tient beaucoup à cœur. C’est pourquoi je réitère l’appui aux parents qui ont droit à ce que leurs enfants reçoivent à l’école un enseignement religieux qui corresponde à leurs convictions. Je demande donc avec eux à l’État de respecter la tradition québécoise de transmission des connaissances religieuses à l’école – pas nécessairement PAR l’école – et d’offrir un espace aux Églises et aux groupes religieux reconnus afin qu’ils donnent des cours confessionnels qui soient conçus et rémunérés par eux. Et qu’au nom de la liberté religieuse de chacun, le cours d’État d’éthique et de culture religieuse soit OPTIONNEL.

Nous sommes fiers d’être québécois et québécoises et nous ne voulons pas perdre nos moyens de transmettre les valeurs profondes de notre héritage religieux. Notre tradition judéo-chrétienne a fait de nous un peuple solidaire et charitable, nous savons faire preuve d’entraide et nous sommes capables de pardonner avec l’aide de Dieu. Afin de retrouver pleinement l’estime de nous-mêmes et la confiance en l’avenir, cherchons des chemins de réconciliation et offrons à nos compatriotes un dialogue vrai sur les valeurs spirituelles et religieuses qui ont façonné l’identité québécoise. En un mot, ne s’agit-il pas, aujourd’hui comme hier, tout simplement, de vivre l’Évangile ?

Marc Cardinal Ouellet

Archevêque de Québec et Primat du Canada



VS





Le Christ, Roi de l’Univers (C) : 25 novembre 2007

Réf. Bibliques : Évangile : Lc 23,35-43

Fêter le Christ, Roi de l’Univers, c’est une autre manière de célébrer Pâques. Ça termine bien l’année liturgique. Sans la mort-résurrection, la fête d’aujourd’hui n’a aucun sens. De quelle royauté parlons-nous? Quelle sorte de roi reconnaissons-nous? Comme le dit le bibliste Jean-Pierre Prévost dans le Prions en Église de ce dimanche : « Pour être honnête avec vous, je vous avouerai franchement que je n’ai pas de dévotion particulière pour la royauté et que, en soi, le titre de roi appliqué au Christ n’est pas celui qui m’inspire le plus ». Et c’est pourquoi, il nous faut redéfinir la royauté, si on veut l’appliquer au Christ ressuscité dans l’Église d’aujourd’hui. Sinon, on risque d’associer le Christ à un monarque qui ressemblerait à tous les autres et qui nous ferait perdre de vue ce que le Christ a été et est encore dans l’Église d’aujourd’hui. Malheureusement, certains dirigeants de l’Église ont souvent confondu la royauté du Christ et celle des hommes, jusqu’à déformer le visage du Christ. Heureusement, à chaque époque, il y a eu des disciples, hommes et femmes, qui ont su redonner au Christ sa vraie royauté qui consiste à servir et non pas à être servi.

1. La problématique de la royauté : Comme le dit Jean-Pierre Prévost : « L’histoire de la royauté en Israël a pourtant plutôt mal commencé. C’est seulement à contrecoeur que le prophète Samuel a fini par consacrer Saül premier roi d’Israël, pour répondre à la demande du peuple qui voulait faire comme toutes les nations » (1 S 8,5). On pourrait ajouter que ce ne fut pas un réel succès. Et pourquoi? Tout simplement parce que le pouvoir corrompt et le prestige monte à la tête de ceux qui exercent le pouvoir. C’est évident que dans l’histoire d’Israël, il y a eu des rois meilleurs que les autres; qu’on pense à David ou à Salomon. Mais même ces deux rois que la tradition biblique a su embellir, en en faisant des symboles idylliques, l’histoire nous montre qu’ils ont été, eux aussi, très humains, donc limités et pécheurs.

Dans le fond, la Bible nous apprend que Dieu ne voulait pas de rois, car l’expérience de la royauté était plutôt négative et l’histoire d’Israël en est la preuve, puisque la royauté n’a duré que 400 ans et s’est terminée de façon tragique avec l’exil de Sédécias à Babylone. Ce que Dieu voulait, c’est un roi serviteur et non pas un prince qui dirige et qui exploite son peuple. Cette mauvaise expérience de la royauté a quand même permis au peuple d’Israël de purifier sa foi et d’imaginer un roi idéal, qui serait un véritable pasteur et qui viendrait établir un royaume de justice et de paix au service des pauvres et des malheureux. Ce roi, on l’a reconnu à travers le Christ ressuscité.

2. Le Christ, Roi de l’Univers : C’est en 1925 seulement qu’est née cette fête et ce n’est sans doute pas pour les mêmes raisons qu’on la célèbre aujourd’hui. Jésus lui-même ne s’est jamais déclaré roi; au contraire, l’évangile nous apprend que ce titre lui a été donné de manière ironique et sarcastique par un roi, Hérode et par un représentant de César, Pilate…Jésus s’en est même défendu : « Pilate lui dit alors : Tu es donc roi? Jésus lui répondit : C’est toi qui dis que je suis roi » (Jn 18,37a). Par ailleurs, si on dit que le Christ est roi, c’est parce qu’on reconnaît en lui le serviteur qui a voulu établir le royaume de justice et de paix tant désiré par les hommes et les femmes de son temps. Mais il n’a rien d’un autre roi : son trône, c’est la croix; sa couronne est d’épines et son sceptre est son bâton de pasteur. L’évangile de saint Luc le présente, à la fois, comme un roi sans pouvoir : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! » (Lc 23,37) et comme un roi très humain, de sorte que le larron crucifié avec lui qui l’interpelle, ne lui dit pas : Majesté ou Seigneur ou Maître ou encore Sa Sainteté ou Monseigneur…Non! Il l’appelle Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne » (Lc 23,42). Ce bandit devient le premier sujet du Royaume : « Je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23,43). C’est ce qui faisait dire à saint Jean Chrysostome : « Fidèle à son métier de voleur, le larron vole par sa confession le royaume des cieux ».

3. Actualisation : Aujourd’hui, on a besoin de relire cet évangile pour célébrer le Christ, Roi de l’Univers. Il nous faut nous demander : comme Église, quelle sorte de roi présentons-nous, quel visage du Christ montrons-nous aux hommes et aux femmes de notre temps? Cette semaine, le cardinal Marc Ouellet demandait pardon pour l’Église d’avant 1960, pour les blessures infligées aux femmes, aux autochtones, aux Juifs, aux enfants et aux homosexuels. On a tous vu et entendu les réactions virulentes que cette lettre de pardon a suscitées. Des hommes, des femmes, des membres du clergé ont critiqué sévèrement monseigneur Ouellet. On l’a traité d’hypocrite, on a dit que son pardon était incomplet et conditionnel, on n’a pas cru en sa sincérité. En un mot, sa lettre a été mal reçue, et pour cause…Comme l’écrivait le journaliste Alain Dubuc, dans la Presse de vendredi le 23 novembre : « Avec son cri du cœur à la commission Bouchard-Taylor et sa lettre de repentir, le cardinal Ouellet a réussi à nous rappeler pourquoi les Québécois avaient rejeté si massivement et si brutalement leur Église au cours des années 60. Les réactions ont été très vives, parce que Mgr Ouellet, avec sa rigidité et son arrogance, nous replonge dans cette période que les plus vieux d’entre nous veulent oublier. Mgr Ouellet, je le dis en pesant mes mots, après une lecture attentive de ses sorties publiques, est un réactionnaire dans le sens le plus pur du terme, quelqu’un qui s’insurge contre l’évolution de la société qui l’entoure, veut résister au changement et défend des pratiques et des valeurs qui appartiennent au passé ».

Personnellement, je dois dire que le cardinal Ouellet nuit beaucoup plus à l’Église qu’il ne l’aide ; il incarne cette Église que les Québécois ne veulent plus : une Église dogmatiste et doctrinale qui exclut toujours les femmes, une Église homophobe qui condamne les homosexuels, une Église obsédée par la sexualité, une Église qui rejette ceux et celles qui vivent un échec dans leur mariage et qui veulent continuer à aimer, une Église qui se croit seule détentrice de la vérité sur Dieu et sur le monde, une Église qui refuse toute évolution et tout changement dans la société, une Église qui n’est pas au service du peuple de Dieu, mais qui se sert des chrétiens pour augmenter son prestige et son pouvoir. Avec le cardinal Ouellet, je regrette, mais on est très loin de l’évangile et, aussi longtemps que dans l’Église, on retrouvera de ces princes, il ne faut surtout pas nous surprendre de voir les hommes et les femmes prendre leur distance de cette institution à laquelle, pourtant, bons nombre d’évêques, de prêtres, de religieux(ses), de chrétiens croient toujours et qui voudraient tant vivre l’évangile aujourd’hui, en présentant un visage du Christ aimant, miséricordieux, tolérant, ouvert, libre, juste, respectueux de l’autre, des autres, compatissant…un visage du Christ qui fait espérer l’homme et la femme dans le Québec d’aujourd’hui.

En terminant, je voudrais citer encore Alain Dubuc pour faire réfléchir tous ceux et celles qui croient encore que l’Église peut se refaire une beauté et une jeunesse : celle du Christ de l’évangile et qui veulent y participer : « Selon le cardinal, un peuple ne peut pas si rapidement se vider de sa substance sans conséquences graves. D’où le désarroi de la jeunesse, la chute vertigineuse des mariages, le taux infime de natalité et le nombre effarent d’avortements et de suicides pour ne nommer que quelques unes de ces conséquences qui s’ajoutent aux conditions précaires des aînés et de la santé publique. Ce portrait apocalyptique gomme commodément les misères de cette époque révolue, les effets de la pauvreté et de l’ignorance. Il attribue à la Révolution tranquille un phénomène que l’on retrouve partout en Occident. Et surtout, il oublie de se demander si cet abandon brutal de la religion n’est pas dû aux manquements de l’Église plutôt qu’aux complots des artisans de la Révolution tranquille.

L’Église, au lieu d’accompagner ses fidèles dans une période de changements difficiles, les a abandonnés, fière dans sa rigidité, et a ainsi failli à sa mission. D’autres Églises, porteuses des mêmes valeurs, ont choisi un autre chemin, notamment les Anglicans, notre église sœur, où les prêtres sont mariés, où on ordonne les femmes et où le mariage gai commence, difficilement, à être accepté.

En fait, ce qui est le plus dommage, c’est que la sortie de Mgr Ouellet, une initiative individuelle, compromette le véritable dialogue dans lequel se sont engagés plusieurs de ses collègues. Mais il serait étonnant qu’il ait un grand impact, électoral ou autre, parce que le cardinal est en fait un personnage marginal pour les moins de 70 ans. Sauf pour nous rappeler pourquoi la séparation entre l’Église et l’État est une si bonne chose ».

Bonne réflexion!

Bonne Homélie!

Raymond Gravel ptre-député

Une bonne réflexion pour terminer votre année liturgique et faire une bonne entrée dans le temps de l'avent et non de l'avant 1960.

mercredi 8 août 2007

un air de vacances d'été



Je suis toujours touché de votre accueil et de votre présence.Je constate que vos vies sont chargées d'expérience, d'expérience humaine et
spirituelle, et ce que je veux vous dire pour inspirer votre été qui commence, vous allez le comprendre grâce à votre expérience.

Nous nous retrouvons dans un monde nouveau. Et comme le dit Jésus, « à vin nouveau, outres neuves ». Vous savez que tout bouge, tout va très vite. Et nous avons parfois l'impression de marcher dans le vide. Alors je vous propose deux réflexions. Et vous verrez si elles vont vous éclairer au cours de cet été.
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La première, c'est de dépasser les frontières de nos petites habitudes. Nous sommes dans un monde qui se construit dans le dépassement des frontières. C'est un signe des temps. Aucune personne au monde ne peut vivre en se fermant sur elle - même. Nous sommes obligés de nous ouvrir et de dépasser nos limites. Et le plus difficile, c'est de
dépasser les limites qui sont en nous et qui nous font souvent tourner en rond.
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Il vous arrive que vous ayez des conceptions qui ne vont pas avec le monde d'aujourd'hui. Prenons
l’exemple de Jésus. Jésus a toujours le désir de rejoindre ce qui est humain. En chemin, il rencontre des hommes et des femmes qu'il n'avait pas pensé rencontrer. Et par son attitude, par son regard, par une parole, il reconnaît leur dignité. Pour Jésus, la seule attitude qui puisse libérer quelqu'un, c'est de reconnaître sa dignité. Jésus rend les gens à eux- mêmes, à leur vérité, à leur liberté. Et donc, il les aide à accéder à leur humanité.
Je pense que la joie de Jésus, c'est de voir des femmes et des hommes qui enfin naissent à eux-mêmes. Et qui découvrent le meilleur qui est en eux
au delà de leur culpabilité, ou de leur fardeau. Il leur donne confiance d'être enfin eux-mêmes.
>

Et j'aime bien cette liberté de Jésus, qui n'essaye pas de mettre la main sur les gens pour qu'ils viennent à penser comme lui. Il les laisse dans leur vie sur leur chemin.
>
Et quand Jésus raconte la parabole du bon Samaritain, il nous dit: « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho », et il ne dit pas si c'est un
étranger, il ne dit pas si c'est un prêtre, il ne dit pas si c'est un croyant, il dit, c'est un homme. Et ça suffit. C'est ça qui nous intéresse.
Avant d'être d'un pays, avant d'être d'une religion, d'une culture, nous sommes des êtres humains. Avant d'être du nord ou du sud, nous sommes des
habitants de la planète. Avant d'être noir ou d'être blanc, nous sommes des citoyens du monde. Oui, un être humain, d'abord.

Dépasser nos limites pour rencontrer les gens, tels qu'ils sont, et non pas tels qu'on voudrait qu'ils soient. Voilà, c'est ma première réflexion.


Et voici ma deuxième pour votre méditation de l’été.
La deuxième réflexion, c'est de mettre en oeuvre la justice et l'amour qui sont dus au prochain. Voilà l'enseignement central de Jésus. La justice et l'amour, les deux sont liés.
Ce n'est pas la pratique religieuse qui est première dans l'évangile. C'est la pratique de la justice et de l'amour. Et ça, personne n'en est dispensé. C'est la pratique fondamentale. On ne me demandera pas à la fin de ma vie combien j'ai célébré de mariages ou de messes, on me dira, « Qu'est-ce que tu as fait
pour celui qui était seul, qu'est-ce que tu as fait pour celui qui avait faim, qu’est-ce que tu as fait pour celui qui était malade ? ». C'est ça qu'on va me demander ; c'est le lien avec celui qui est seul, avec celui qui est malade. Et c'est ça le langage que tout le monde comprend. Quand on va à la prison, quand on va visiter des malades, quand on donne à manger à ceux qui ont faim, tout le monde comprend ce langage. Quelles que soient les cultures et quelles que soient les langues, parce que c'est le langage des actes.

La justice dans la Bible, et pour le Christ, pour les prophètes, c'est de donner sa place à l'autre. L'autre a le droit de vivre, et non pas de survivre. L'autre a le droit d'exister.
Quand nous voyons des gens aujourd'hui, des femmes et des hommes, vivent cette béatitude
de la justice ; c’est de ça qu’il nous faut nous réjouir. Qu'aujourd'hui, partout, partout il y a des gens qui se dressent pour la paix, pour la
justice, pour un autre monde. Comme nous devons être reconnaissants au Seigneur, qu'aujourd'hui comme hier, il y ait toujours des gens qui se
dressent pour ne pas accepter un monde de régression, un monde de violence. C'est ça qui donne l'espoir pour qu'on puisse vivre ensemble, autrement.
>
Alors, je termine simplement en disant: cet été, venez sur la route, puisque nous sommes tous en chemin. Je crois qu'un des signes que nous vivons avec bonheur, c'est le fait d'avoir un coeur comblé. Et je suis toujours impressionné de voir parmi vous des personnes qui ont un coeur comblé. Ça veut dire, des personnes qui ne vivent pas avec la rancune, avec la violence, avec la jalousie, avec le remords, mais des gens qui ont un coeur qui aime.
>
Prenons exemple sur Marie. Marie qui était la femme la plus humble, la plus petite qui soit, c'est en même temps une femme qui a le coeur comblé
parce que tout lui était donné.
>
Alors, sur la route, nous sommes des chrétiens et des chrétiennes qui avons la présence de Dieu en nous, qui avons l'amour de Dieu en nous. C'est l' Esprit Saint qui nous est donné. Nous sommes aussi comblés.
>
A un moment donné, quand il se passe des événements, on peut se durcir, on peut se refermer, comme une huître. Et quelquefois, on dit d’une personne : « Je l'ai connu, c'était une
personne merveilleuse d'ouverture, de rencontre des autres, et puis maintenant, qu'est-ce qui s'est passé? elle s'est refermée. »
>
>Eh bien, nous ne sommes jamais à l'abri. Un événement, une parole qui nous renferme sur nous- mêmes... L'amour n'est jamais fini, et nous avons à nous demander : « Est-ce que devenus chrétiens, nous sommes devenus plus humains? Est-ce que notre foi nous humanise? Est-ce que nous sommes plus attentifs à ce qui naît qu'à ce qui disparaît? »
>
>Et puis, n'oubliez jamais qu’il est plus important de faire naître des sources que d'aménager des murs et des barrières.

Bon été à tous et à toutes

Que le Seigneur prenne bien soin de vous

Yvon Trottier

Intervenant en soins spirituels

(inspiration d’un texte de Mgr Gaillot)

lundi 16 juillet 2007

Retour de la messe en latin

Je suis d'accord avec le Blog du curé que vous allez retrouver ci-dessous. A vin nouveau outres neuves; ce n'est pas avec le latin qu'on va faire jaillir de nouvelles sources dans notre Église. Au lieu d'imposer un retour au passé, mettons-nous à l'écoute de ce qui circule dans la vie d'aujourd'hui et nous y trouverons là une présence de l'Esprit qui ne demande qu'à s'exprimer.

Le blog du curé:
De retour à Dijon pour un mariage, ça me démange de mettre un petit mot sur le fameux Motu Proprio publié par Benoît XVI, même si à ce sujet tout à déjà été écrit avant même sa publication.

Je réagis simplement à certaines... réactions : "Les jeunes aiment le latin", "La messe en latin attire plein de jeunes", pouvait-on lire en substance dans le Figaro du 30 juin. Et c'est vrai : le lieu de culte affecté aux prêtres de la fraternité Saint-Pierre, à Fontaine-lès-Dijon, attire une assemblée plus jeune que la moyenne.

Le latin donc, pour sauver l'Eglise et la réconcilier avec la jeunesse ? Deux petites remarques personnelles à ce sujet :
  • Le curé de paroisse que je suis depuis neuf ans sait parfaitement que, s'il veut que de jeunes familles fréquentent son église le dimanche, il doit proposer des liturgies dans lesquelles les enfants trouvent leur place. Pas question, donc, de latin ; mais plutôt de liturgies simples et joyeuses.
  • On assiste partout à un développement considérable des Eglises évangéliques (le voyage du pape au Brésil a, à nouveau, attiré l'attention sur ce phénomène). Ce sont ces Eglises-là qui attirent du monde, essentiellement à cause de leurs liturgies festives et sans cérémonie.
Qu'il y ait des jeunes qui aiment le latin : c'est incontestable. Qu'on s'imagine trouver dans la messe de saint Pie V le remède-miracle pour sauver l'Eglise : alors là, vraiment, je me demande où on va chercher une idée pareille...

samedi 14 juillet 2007

Va et toi aussi fais de même

La façon de voir la vie se traduit concrètement chaque jour dans les choix que nous faisons.

Si on voit la vie comme un combat, une lutte à finir, comme une compétition, on risque de se laisser envahir par l’agressivité, la méfiance envers tout le monde.

Si on voit la vie comme un don reçu pour être partagé, on prend la chance de se laisser envahir par la confiance, la générosité, le partage, la compassion ; on attache de l’importance à la personne d’abord ; on lui porte de l’intérêt ; on se fait proche d’elle ; on apprend à l’apprivoiser ; on se met à son écoute pour mieux saisir ses besoins.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, on a affaire à un homme méprisé, un samaritain, qui est déclaré par Jésus plus proche de Dieu que les dignitaires et servants du temple ( le prêtre et le lévite qui ont passés à côté du blessé sans s’arrêter pour ne pas enfreindre aux prescriptions de la loi).

Jésus nous montre que ce samaritain méprisé et rejeté par les bien pensants est capable d’être à l’image de Dieu.

Jésus nous propose ici un renversement de perspective : A la question : »Qui est mon prochain ? » Il nous répond : à toi de décider jusqu’où tu acceptes de te faire proche.

Et si l’on se pose la question : pourquoi le samaritain nous est-il donné en exemple ? La réponse est très simple : parce qu’il est capable d’être saisi de compassion.

Si je me réfère à l’évangile d’aujourd’hui mon prochain ne figure pas sur la liste de ceux qui me sont proches et le renversement proposé par Jésus c’est que le prochain c’est moi-même quand je me fais proche de quiconque manifeste un besoin ; donc non pas qui est mon prochain mais de qui suis-je capable de me faire proche ?

Un changement, un décentrement, une petite révolution intérieure dans ma façon de voir les autres, dans mes relations avec les autres, dans mes habitudes de penser, d’agir, de regarder les autres non pas par rapport à moi mais par rapport à eux ; tout cela nécessite un travail à faire sur moi pour être plus proche d’eux.

C’est là que notre capacité d’inventer est sollicitée ; c’est là que notre capacité de créer est sollicitée.

Si les dimensions du cercle de notre prochain dépendent de notre bon vouloir, si les considérations de catégories sociales et de convenances doivent céder le pas à la compassion, alors il ne nous reste plus qu’à inventer l’amour sans frontières.

Comme nous le rappelle la première lecture d’aujourd’hui, cette Parole de Dieu qui nous est donnée pour nous aujourd’hui, elle n’est pas dans les cieux, elle n’est pas dans les nuages, elle n’est pas au-delà des mers, à l’autre bout du monde ; elle est tout prêt de toi, dans ta bouche, dans ton cœur, dans tes gestes, dans tes attitudes et elle là pour toi aujourd’hui pour que tu la mettes en pratique.

C’est dans notre intérieur, notre cœur que la Parole de Dieu doit prendre racine pour nous faire jaillir à l’extérieur de nous toute cette compassion pour les autres, pour nous ouvrir au don de la vie.

Notre vie de foi n’est pas un ensemble de préceptes à appliquer pour être en règle et recevoir notre récompense de vie éternelle.

Notre vie de foi est une réponse à l’appel de Dieu à aimer, à donner, à nous donner pour nous ouvrir à la miséricorde et à la compassion ; c’est là notre responsabilité en Eglise et dans ce renversement nous réaliserons qu’il est plus important de faire jaillir des sources que d’élaborer des structures.

« Va et toi aussi fais de même »

Comment l’enseignement va-t-il nous transformer cette semaine ?

Quelle sera la qualité de ma relation avec les autres ?

Est-ce que je saurai voir, entendre, écouter les personnes autour de moi ?

Est-ce que je saurai faire un effort pour être à l’écoute de quelqu’un dans le besoin ?

De qui je me ferai proche cette semaine ?

Allons et nous aussi faisons de même.