mercredi 8 août 2007

un air de vacances d'été



Je suis toujours touché de votre accueil et de votre présence.Je constate que vos vies sont chargées d'expérience, d'expérience humaine et
spirituelle, et ce que je veux vous dire pour inspirer votre été qui commence, vous allez le comprendre grâce à votre expérience.

Nous nous retrouvons dans un monde nouveau. Et comme le dit Jésus, « à vin nouveau, outres neuves ». Vous savez que tout bouge, tout va très vite. Et nous avons parfois l'impression de marcher dans le vide. Alors je vous propose deux réflexions. Et vous verrez si elles vont vous éclairer au cours de cet été.
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La première, c'est de dépasser les frontières de nos petites habitudes. Nous sommes dans un monde qui se construit dans le dépassement des frontières. C'est un signe des temps. Aucune personne au monde ne peut vivre en se fermant sur elle - même. Nous sommes obligés de nous ouvrir et de dépasser nos limites. Et le plus difficile, c'est de
dépasser les limites qui sont en nous et qui nous font souvent tourner en rond.
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Il vous arrive que vous ayez des conceptions qui ne vont pas avec le monde d'aujourd'hui. Prenons
l’exemple de Jésus. Jésus a toujours le désir de rejoindre ce qui est humain. En chemin, il rencontre des hommes et des femmes qu'il n'avait pas pensé rencontrer. Et par son attitude, par son regard, par une parole, il reconnaît leur dignité. Pour Jésus, la seule attitude qui puisse libérer quelqu'un, c'est de reconnaître sa dignité. Jésus rend les gens à eux- mêmes, à leur vérité, à leur liberté. Et donc, il les aide à accéder à leur humanité.
Je pense que la joie de Jésus, c'est de voir des femmes et des hommes qui enfin naissent à eux-mêmes. Et qui découvrent le meilleur qui est en eux
au delà de leur culpabilité, ou de leur fardeau. Il leur donne confiance d'être enfin eux-mêmes.
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Et j'aime bien cette liberté de Jésus, qui n'essaye pas de mettre la main sur les gens pour qu'ils viennent à penser comme lui. Il les laisse dans leur vie sur leur chemin.
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Et quand Jésus raconte la parabole du bon Samaritain, il nous dit: « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho », et il ne dit pas si c'est un
étranger, il ne dit pas si c'est un prêtre, il ne dit pas si c'est un croyant, il dit, c'est un homme. Et ça suffit. C'est ça qui nous intéresse.
Avant d'être d'un pays, avant d'être d'une religion, d'une culture, nous sommes des êtres humains. Avant d'être du nord ou du sud, nous sommes des
habitants de la planète. Avant d'être noir ou d'être blanc, nous sommes des citoyens du monde. Oui, un être humain, d'abord.

Dépasser nos limites pour rencontrer les gens, tels qu'ils sont, et non pas tels qu'on voudrait qu'ils soient. Voilà, c'est ma première réflexion.


Et voici ma deuxième pour votre méditation de l’été.
La deuxième réflexion, c'est de mettre en oeuvre la justice et l'amour qui sont dus au prochain. Voilà l'enseignement central de Jésus. La justice et l'amour, les deux sont liés.
Ce n'est pas la pratique religieuse qui est première dans l'évangile. C'est la pratique de la justice et de l'amour. Et ça, personne n'en est dispensé. C'est la pratique fondamentale. On ne me demandera pas à la fin de ma vie combien j'ai célébré de mariages ou de messes, on me dira, « Qu'est-ce que tu as fait
pour celui qui était seul, qu'est-ce que tu as fait pour celui qui avait faim, qu’est-ce que tu as fait pour celui qui était malade ? ». C'est ça qu'on va me demander ; c'est le lien avec celui qui est seul, avec celui qui est malade. Et c'est ça le langage que tout le monde comprend. Quand on va à la prison, quand on va visiter des malades, quand on donne à manger à ceux qui ont faim, tout le monde comprend ce langage. Quelles que soient les cultures et quelles que soient les langues, parce que c'est le langage des actes.

La justice dans la Bible, et pour le Christ, pour les prophètes, c'est de donner sa place à l'autre. L'autre a le droit de vivre, et non pas de survivre. L'autre a le droit d'exister.
Quand nous voyons des gens aujourd'hui, des femmes et des hommes, vivent cette béatitude
de la justice ; c’est de ça qu’il nous faut nous réjouir. Qu'aujourd'hui, partout, partout il y a des gens qui se dressent pour la paix, pour la
justice, pour un autre monde. Comme nous devons être reconnaissants au Seigneur, qu'aujourd'hui comme hier, il y ait toujours des gens qui se
dressent pour ne pas accepter un monde de régression, un monde de violence. C'est ça qui donne l'espoir pour qu'on puisse vivre ensemble, autrement.
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Alors, je termine simplement en disant: cet été, venez sur la route, puisque nous sommes tous en chemin. Je crois qu'un des signes que nous vivons avec bonheur, c'est le fait d'avoir un coeur comblé. Et je suis toujours impressionné de voir parmi vous des personnes qui ont un coeur comblé. Ça veut dire, des personnes qui ne vivent pas avec la rancune, avec la violence, avec la jalousie, avec le remords, mais des gens qui ont un coeur qui aime.
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Prenons exemple sur Marie. Marie qui était la femme la plus humble, la plus petite qui soit, c'est en même temps une femme qui a le coeur comblé
parce que tout lui était donné.
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Alors, sur la route, nous sommes des chrétiens et des chrétiennes qui avons la présence de Dieu en nous, qui avons l'amour de Dieu en nous. C'est l' Esprit Saint qui nous est donné. Nous sommes aussi comblés.
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A un moment donné, quand il se passe des événements, on peut se durcir, on peut se refermer, comme une huître. Et quelquefois, on dit d’une personne : « Je l'ai connu, c'était une
personne merveilleuse d'ouverture, de rencontre des autres, et puis maintenant, qu'est-ce qui s'est passé? elle s'est refermée. »
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>Eh bien, nous ne sommes jamais à l'abri. Un événement, une parole qui nous renferme sur nous- mêmes... L'amour n'est jamais fini, et nous avons à nous demander : « Est-ce que devenus chrétiens, nous sommes devenus plus humains? Est-ce que notre foi nous humanise? Est-ce que nous sommes plus attentifs à ce qui naît qu'à ce qui disparaît? »
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>Et puis, n'oubliez jamais qu’il est plus important de faire naître des sources que d'aménager des murs et des barrières.

Bon été à tous et à toutes

Que le Seigneur prenne bien soin de vous

Yvon Trottier

Intervenant en soins spirituels

(inspiration d’un texte de Mgr Gaillot)

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