lundi 16 juillet 2007

Retour de la messe en latin

Je suis d'accord avec le Blog du curé que vous allez retrouver ci-dessous. A vin nouveau outres neuves; ce n'est pas avec le latin qu'on va faire jaillir de nouvelles sources dans notre Église. Au lieu d'imposer un retour au passé, mettons-nous à l'écoute de ce qui circule dans la vie d'aujourd'hui et nous y trouverons là une présence de l'Esprit qui ne demande qu'à s'exprimer.

Le blog du curé:
De retour à Dijon pour un mariage, ça me démange de mettre un petit mot sur le fameux Motu Proprio publié par Benoît XVI, même si à ce sujet tout à déjà été écrit avant même sa publication.

Je réagis simplement à certaines... réactions : "Les jeunes aiment le latin", "La messe en latin attire plein de jeunes", pouvait-on lire en substance dans le Figaro du 30 juin. Et c'est vrai : le lieu de culte affecté aux prêtres de la fraternité Saint-Pierre, à Fontaine-lès-Dijon, attire une assemblée plus jeune que la moyenne.

Le latin donc, pour sauver l'Eglise et la réconcilier avec la jeunesse ? Deux petites remarques personnelles à ce sujet :
  • Le curé de paroisse que je suis depuis neuf ans sait parfaitement que, s'il veut que de jeunes familles fréquentent son église le dimanche, il doit proposer des liturgies dans lesquelles les enfants trouvent leur place. Pas question, donc, de latin ; mais plutôt de liturgies simples et joyeuses.
  • On assiste partout à un développement considérable des Eglises évangéliques (le voyage du pape au Brésil a, à nouveau, attiré l'attention sur ce phénomène). Ce sont ces Eglises-là qui attirent du monde, essentiellement à cause de leurs liturgies festives et sans cérémonie.
Qu'il y ait des jeunes qui aiment le latin : c'est incontestable. Qu'on s'imagine trouver dans la messe de saint Pie V le remède-miracle pour sauver l'Eglise : alors là, vraiment, je me demande où on va chercher une idée pareille...

samedi 14 juillet 2007

Va et toi aussi fais de même

La façon de voir la vie se traduit concrètement chaque jour dans les choix que nous faisons.

Si on voit la vie comme un combat, une lutte à finir, comme une compétition, on risque de se laisser envahir par l’agressivité, la méfiance envers tout le monde.

Si on voit la vie comme un don reçu pour être partagé, on prend la chance de se laisser envahir par la confiance, la générosité, le partage, la compassion ; on attache de l’importance à la personne d’abord ; on lui porte de l’intérêt ; on se fait proche d’elle ; on apprend à l’apprivoiser ; on se met à son écoute pour mieux saisir ses besoins.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, on a affaire à un homme méprisé, un samaritain, qui est déclaré par Jésus plus proche de Dieu que les dignitaires et servants du temple ( le prêtre et le lévite qui ont passés à côté du blessé sans s’arrêter pour ne pas enfreindre aux prescriptions de la loi).

Jésus nous montre que ce samaritain méprisé et rejeté par les bien pensants est capable d’être à l’image de Dieu.

Jésus nous propose ici un renversement de perspective : A la question : »Qui est mon prochain ? » Il nous répond : à toi de décider jusqu’où tu acceptes de te faire proche.

Et si l’on se pose la question : pourquoi le samaritain nous est-il donné en exemple ? La réponse est très simple : parce qu’il est capable d’être saisi de compassion.

Si je me réfère à l’évangile d’aujourd’hui mon prochain ne figure pas sur la liste de ceux qui me sont proches et le renversement proposé par Jésus c’est que le prochain c’est moi-même quand je me fais proche de quiconque manifeste un besoin ; donc non pas qui est mon prochain mais de qui suis-je capable de me faire proche ?

Un changement, un décentrement, une petite révolution intérieure dans ma façon de voir les autres, dans mes relations avec les autres, dans mes habitudes de penser, d’agir, de regarder les autres non pas par rapport à moi mais par rapport à eux ; tout cela nécessite un travail à faire sur moi pour être plus proche d’eux.

C’est là que notre capacité d’inventer est sollicitée ; c’est là que notre capacité de créer est sollicitée.

Si les dimensions du cercle de notre prochain dépendent de notre bon vouloir, si les considérations de catégories sociales et de convenances doivent céder le pas à la compassion, alors il ne nous reste plus qu’à inventer l’amour sans frontières.

Comme nous le rappelle la première lecture d’aujourd’hui, cette Parole de Dieu qui nous est donnée pour nous aujourd’hui, elle n’est pas dans les cieux, elle n’est pas dans les nuages, elle n’est pas au-delà des mers, à l’autre bout du monde ; elle est tout prêt de toi, dans ta bouche, dans ton cœur, dans tes gestes, dans tes attitudes et elle là pour toi aujourd’hui pour que tu la mettes en pratique.

C’est dans notre intérieur, notre cœur que la Parole de Dieu doit prendre racine pour nous faire jaillir à l’extérieur de nous toute cette compassion pour les autres, pour nous ouvrir au don de la vie.

Notre vie de foi n’est pas un ensemble de préceptes à appliquer pour être en règle et recevoir notre récompense de vie éternelle.

Notre vie de foi est une réponse à l’appel de Dieu à aimer, à donner, à nous donner pour nous ouvrir à la miséricorde et à la compassion ; c’est là notre responsabilité en Eglise et dans ce renversement nous réaliserons qu’il est plus important de faire jaillir des sources que d’élaborer des structures.

« Va et toi aussi fais de même »

Comment l’enseignement va-t-il nous transformer cette semaine ?

Quelle sera la qualité de ma relation avec les autres ?

Est-ce que je saurai voir, entendre, écouter les personnes autour de moi ?

Est-ce que je saurai faire un effort pour être à l’écoute de quelqu’un dans le besoin ?

De qui je me ferai proche cette semaine ?

Allons et nous aussi faisons de même.

jeudi 12 juillet 2007

Je suis là au coeur de la vie qui passe.


Dans le silence de la nature, au coeur de la campagne québécoise, au centre de tous les éloignements, je me nourris de la grandeur de la petitesse.
Au fil des jours, je viendrai partager ce qui m'habite à travers la vie qui circule en moi, autour de moi et sur la planète toute entière.
Il y aura un temps pour parler.
Il y aura un temps pour écouter.
Il y aura un temps pour regarder.
Il y aura un temps pour réfléchir.
Il y aura un temps pour dénoncer.
Il y aura un temps pour confirmer.